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  • ancien diplomate, auteur de La Puissance au XXIe siècle (Paris, CNRS éditions), enseigne les relations internationales à Sciences Po Paris, à la Hertie School de Berlin et au Collège d’Europe à Natolin
L’invention du concept de « souveraineté européenne » par le président Macron en 2017 a suscité un débat, ravivant des différends sur la supranationalité, l’État-nation et la démocratie qui résonnent depuis la création du projet européen. Elle est également intervenue à un moment où une série de crises a contraint l’Union européenne à dépasser ses ambitions de « puissance normative » pour vivre son « moment machiavélien », dans un contexte de montée de nouvelles puissances mondiales et de menaces existentielles pour elle-même et ses États membres. La « souveraineté européenne » n’est pas un oxymore, mais une expression impropre. La véritable question qui se pose à l’Union européenne est celle non de la souveraineté, mais de la puissance. Or, la puissance procède du commandement, qui est loin d’être un attribut du processus complexe de prise de décision partagée de l’entité européenne, ce qui rend l’objectif de devenir une puissance à part entière hors de sa portée.

https://www.lagrandeconversation.com/monde/souverainete-europeenne-en-attendant-godot/

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